Que de belles choses pour l'homme. Une belle aventure qui dure depuis si longtemps. Que de plaisirs avons-nous pu apprécier. Notre monde nous offre tout, et tout est sans pareil. Pourtant, la machine s'enraille et se dérègle petit à petit. Elle nous montre sa fragilité. Une fragilité qui nous est révélée à travers l'exploitation que nous faisons de notre beau trésor.

Le froid de l'hiver est léger, la tiédeur du printemps devient glaciale, et nos étés de plus en plus brûlants, obligeant chacun à se poser cette même question: "Que sera l'avenir ?" Mais avons-nous compris la problématique dans sa profondeur ? Nous avons un comportement délétère. Chaque jour nous défaisons la nature de ses moyens de régénération, en lui imposant une destruction sans merci de toutes les ressources qu'elle nous offre. Des espèces qui prennent part à son pouvoir régénérateur disparaissent chaque jour, sous le coup de nos actions sans considération.

L'homme n'a toujours pas compris la relation entre ses propres actions et les modifications de la nature. Ou du moins, il se voile la face, en se cachant derrière une préoccupation en lien direct avec son seul souci, l'augmentation de ses revenus, l'augmentation de son capital économique. La représentation fascinante du trésor que l'homme se constitue n'a rien de constructif, dans le sens où rien n'est plus subjectif que ce capital économique. Sa vénération pour tout ce qui lui paraît important dans ce système ne peut rien lui apporter dans son édification, ni dans l'édification de ses descendants. Il alimente en permanence une idée, tente par tous les moyens de faire que cette idée représente quelque chose de vénérable, mais ne remarque pas à quel point cela l'enferme dans un univers qui le coupe de la réalité qui lui est offerte par ce monde.

Une fleur de cactus devrait être bien plus admirée qu'un simple lingot d'or fin, car elle est issue d'une élaboration qui dépasse l'entendement. L'homme n'a jamais été capable de donner naissance à une quelconque plante, de créer la moindre particule vivante, avec la grande complexité que cela suppose, pour donner un élément tel que cette fleur, présentant des caractéristiques que les meilleurs chimistes ou biologistes ne peuvent que constater, décrire, éventuellement être en capacité à en isoler certains éléments, mais restant incapables d'en définir les tenants et les aboutissants internes.

Mettre en péril ce dont nous avons hérité, consiste à scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Un jour ou l'autre, et ce dans pas très longtemps, il ne sera plus possible de rester dans certaines régions du globe, à cause de la chaleur insupportable qui augmentra de manière exponentielle. Nul ne pourra y échapper. Le désordre causé par la déstabilisation de l'équilibre de la nature ouvrira sur ce qui s'est visiblement produit sur Mars. L'oxygène qui s'échappe, tandis que le dioxyde de carbone augmente. Les projets mercantiles ne manquent pas sur cette terre, avec un appétit de plus en plus grand qui engloutit tout. L'homme est devenu un prédateur de premier plan. Il est d'une grande intelligence, mais cette intelligence l'enferme dans une toute-puissance incontrôlable, car il pense être en capacité de tout dominer. En fait, il n'écoute pas son cœur, mais il écoute plutôt sa tête. Notre héritage nous échappe alors que nous pensons le maîtriser, le posséder.
Que nous réserve l'avenir dans l'état actuel des choses ? Avons-nous encore la possibilité de retourner la situation ? Beaucoup de questions se font jour, mais peu de réponses. Nous avons toutes les cartes en mains, mais avons-nous encore le temps ?

Nous profitons d'une avancée technologique très remarquable, très intéressante. Celle-ci saurait-elle nous aider à inverser la situation catastrophique dans laquelle nous nous sommes installés depuis plusieurs années ? Encore une question qui risque de rester sans réponse, tant les grands possesseurs des biens de ce monde ne sont pas en capacité de se défaire de ce qui les fascine le plus, le capital économique. Oui, nous devons constater que l'argent catalyse toutes les pensées, toutes les décisions et ne laisse aucune place à une réflexion sensée et sereine. Il n'offre aucune autre issu que le désir exponentiel de possession.
Amasser sans cesse du bien matériel, s'ériger en maître de tout, faire de tout un bien, voilà le propre de l'homme moderne. En ce vingt-et-unième siècle, alors que le climat se dérègle de plus en plus, rien n'est sérieusement envisagé, avec fermeté, pour inverser la perspective catastrophique qui se montre à l'horizon. Aucune décision pour permettre à la nature de se régénérer. Nous continuons de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Une des conséquences les plus visibles, sont dans les cultures, mais aussi dans les forêts. La destruction est due, soit à la chaleur excessive, plus d'eau dans les rivières, donc plus d'arrosage possible, soit au froid inopiné sur des cultures ne le supportant pas. Bien d'autres signes se font jour. Les pôles terrestres se réchauffent de plus en plus provoquant une montée du niveau des océans. Mais, au-delà de cela, des êtres vivants en sont affectés, et parfois n'ont aucune possibilité de fuite, ni aucune parade. Ils sont tout simplement condamnés.

Que faisons-nous de notre héritage ? Nous n'avons d'autre habitat que notre planète. Il n'est pas envisageable de migrer en masse vers une autre terre dans l'univers. Nous n'en avons pas les moyens, ni techniques, ni physiques. A quoi sommes-nous voués ? Oui toujours beaucoup de questions, mais peu de réponses possibles. Nous sommes dans une perspective de destruction totale.